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Le journal de Jipé
2 août 2012

Retour aux sources pour Thaly (épisode 3 : magnifique séjour !)

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Ce qu'il y a de bien dans le Médoc, c'est que le temps est suspendu. Il n'y a plus de montre, plus d'horloge. Personne ne se soucie de savoir l'heure qu'il peut être. Il m'est arrivé une fois durant ce séjour de souffler à Thaly : "il est quelle heure ? Faudrait peut-être y aller". Et elle de me répondre : "t'en fais pas, on va y arriver". Elle est certes cool dans la vie de tous les jours -et toujours d'égale humeur- mais en revenant sur sa terre natale, elle retrouvait ses automatismes médocains : no stress. Ce qui est bien d'ailleurs. Le repas des retrouvailles s'acheva aux alentours de 17 h et c'est tranquillement que Michel mit en place les équipes pour la pétanque. Pour qu'il n'y ait pas d'histoires, il nota le nom de chacun sur une page d'un carnet. Ensuite il sépara chaque nom, plia le bout de papier qu'il mit dans un chapeau. Je savais qu'il pratiquerait ainsi, Thaly me l'avait annoncé bien avant de venir : "il fera ça au chapeau". En l'occurence celui de Kevin, lequel était le seul à porter un couvre-chef en cette belle journée. Chacun tira donc un petit papier, donna le nom à Michel qui put ainsi former les équipes, soit en doublette, soit en triplette vu le nombre que nous étions. Thaly se retrouva avec Kevin Vidal et tous deux joueraient contre Pierre et moi. Nous allâmes à 500 m de là sur un très long chemin caillouteux, ce qui permettrait à tous les participants de jouer en même temps. Les gagnants s'affronteraient ensuite entre eux, même chose avec les malheureux perdants. Puis ce serait la finale.

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Je ne vais pas donner ici tous les résultats, d'abord parce que, occupé à jouer, je ne les connais pas tous, ensuite parce qu'il s'agissait avant tout de passer un bon moment. Je dirais simplement que Bertrand jouant avec Eric, ce fut un grand moment de rigolade et l'on entendit plus d'une fois Bertrand charrier le chéri de Corinne ou réclamer le silence total quand c'était à lui de lancer sa boule. N'oublions pas qu'il jouait pour remporter la cave à vins de Michel. Ce ne fut pas pour ce coup ci puisque c'est l'équipe Michel-Lisa qui gagna. Et si Lisa plaçait souvent ses boules près du cochonnet, Michel, en grand champion qu'il est, faisait la différence en dégageant les boules adverses qui le dérangeait.

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Si la bonne humeur régnait, les points étaient tout de même fermement disputés et quand il y avait un doute quant à deux boules adverses proches du cochonnet, on mesurait avec une brindille trouvée sur le bas-côté. Et s'il y avait toujours litige c'est Michel qui venait avec son mètre mesurer consciencieusement afin de décider à qui revenait le point.

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Le soleil luisait haut dans le ciel d'un bleu magnifique. La température était agréable et Francine, Josiane et Patricia qui s'étaient sacrifiées pour ranger tout et faire la vaisselle nous rejoignirent par après avec une Chipie toute heureuse de pouvoir s'ébattre dans la belle nature. Ces dames avaient ramené des boissons dans une glacière, ce qui allait permettre aux personnes le désirant de s'abreuver. Les éliminés devisaient ensemble en buvant un coup, gentiment assis dans l'herbe, regardant les dernières équipes jouer. Quand toutes les parties furent terminées, la joyeuse troupe reprit le chemin de la maison de Francine et Michel. Apéro ! Quelle heure était-il donc ? Je fis comme tout le monde : je ne m'en suis point soucié. J'ouvre une petite parenthèse pour vous inciter à chercher la boule tirée par Thaly sur la photo ci-dessous à droite. Je rappelle qu'un simple clic sur la photo permet de l'agrandir.

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Fermeture de la parenthèse et retour à table. Francine savourait en silence cet instant là. Plus tôt dans la journée, elle m'avait confié son immense joie de revoir Thaly. Comme je la comprends ! Pour une maman, être quatre ans sans voir sa fille, c'est terrible mais avec la meilleure des volontés, il nous était impossible de venir. Elle me confia même avoir pensé : "je ne la reverrai jamais, ma fille". Je peux d'ores et déjà dire que l'an prochain nous reviendrons et pour plus longtemps car Thaly et moi avons vraiment apprécié ces instants là ainsi que la gentillesse et le naturel de tout le monde. Le repas, à nouveau copieux et arrosé de bons vins médocains, se passa dans une bonne humeur communicative.

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Le lendemain matin nous nous sommes levés à peu près à la même heure que la veille. Michel et sa femme étaient déjà debout, le premier s'affairant au jardin, l'autre à la cuisine. Une fois le petit déjeuner pris, Michel proposa de nous emmener à la grotte de Font-Petite évoquée le jour de notre arrivée par Thaly qui disait qu'elle aimait y aller avec Corinne. Elles avaient la pétoche mais ne pouvaient s'empêcher de s'y rendre. Quand on est gosse, on aime, mine de rien, se faire peur. C'est si bon de faire grimper le taux d'adrénaline. Francine demanda à son époux à quelle heure on serait de retour mais il répondit "je n' sais pas". Elle dit alors : "vous serez là pour 13 h quand même..." Il ne répondit pas et une fois dans la voiture, il lacha : "je n'aime pas fixer d'heure, moi, je n'aime pas les contraintes". Je vous le disais, dans le Médoc le temps peut suspendre son vol.

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Après avoir roulé une dizaine de minutes sur les routes illuminées par les dards chauds du soleil, il rangea la voiture sur un petit chemin et partit en direction de la grotte. Il se souvenait que dans le temps une source coulait là. Mais il nous emmena dans un premier temps à la fameuse grotte. Le coin était joli et l'on remarqua un arbre aux branchages étrangement tordus. Thaly et moi devions accélerer le pas pour suivre Michel qui, tout en parlant, marchait d'un pas alerte dans les herbes. La grotte de Font-Petite contient deux entrées. Nous avons pris celle de gauche.

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On marcha sur cinq mètres environ dans une relative clarté pour ensuite arriver dans ce qui ressemble à un immense hall souterrain. Il fallait marcher avec précaution car l'on n'y voyait que pouic. Thaly utilisa l'option torche de son portable mais ça ne nous aida guère. L'on distingua sur la droite une galerie mais il y faisait tellement noir que l'on ne s'y aventura pas, même pas d'un pas, des fois qu'il y ait un trou et que l'on y tombe.

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On ressortit donc et Michel se mit en quête de la fameuse source. Il se souvint alors qu'il y avait également des rails. Il s'empara d'un bâton, creusa le sol et après une minute d'efforts il découvrit effectivement un rail. Hélas il n'y avait plus ni source ni même une flaque, la nature sauvage ayant tout envahi, tout recouvert. Dans la foulée nous prîmes un autre chemin pour aller jusqu'aux vignes adjacentes. Michel étudia le raisin, le trouva en piteux état. Il grommela ; de son temps ce n'était pas pareil. Il marcha ainsi en longeant la vigne et en nous donnant des explications quant à l'état de cette parcelle là. On reprit ensuite la voiture pour se rendre à Lamarque. Michel voulait me montrer le bac qui transporte les gens et leurs voitures de l'autre côté de la Gironde, à Blaye, ce qui leur évite de contourner tout l'estuaire. Thaly trouva que l'endroit avait changé. Le coin est très beau et c'était agréable de rester là, au bord de l'eau, à papoter tout en admirant l'immensité du fleuve et en regardant les conducteurs monter en voiture sur le bac.

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Alors que nous étions sur le chemin du retour, le portable de Thaly sonna. C'était sa maman qui s'inquiétait de savoir à quelle heure on allait rentrer. Thaly lui indiqua l'endroit où nous étions et précisa qu'on serait là dans dix minutes. Apéro avec grenier médocain et chorizo puis à nouveau un excellent repas (magret de canard, frites, tomates) expédié un peu plus vite que d'habitude vu que Valérie devait nous chercher une heure plus tard. Celle-ci arriva pile à l'heure fixée, accompagnée de son père. Annie, la maman de Valérie était décédée trois semaines plus tôt et cette mauvaise nouvelle avait causé bien du chagrin à Thaly qui la considérait comme sa seconde maman vu qu'elle l'avait beaucoup aidée et soutenue par le passé. Nous sommes allés au cimetière et l'émotion fut très forte. Valérie, son papa et Thaly avaient les larmes aux yeux et des sanglots dans la voix. Des tas de souvenirs leur revenaient en mémoire, souvenirs d'une belle époque où la gentillesse et le dévouement d'Annie faisaient grand bien. Nous sommes ensuite allés sur les quais de Pauillac boire un coup et discuter. Ces deux heures passées avec Valérie et son papa filèrent à une vitesse dingue. De retour à la Naude, on n'eut que le temps de prendre la valise afin que Michel et Francine nous emmènent à la gare. Le départ fut difficile : Francine pleurait, Thaly avait des larmes plein les yeux et le beau regard bleu de son papounet brillait étrangement. J'avais aussi le blues tant ce séjour fut magnifique et trop court. Dans le train, faisait moins chaud qu'à l'aller, heureusement. Nous allions retrouver Bordeaux et dormir chez Angelina qui nous amènerait le lendemain matin à l'aéroport.

A suivre...   

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