A part ça la vie est belle

Quand le docteur de la Clinique Ste-Odile m'a dit que tout était bon, j'ai soupiré intérieurement. Je venais de passer un IRM, tout allait donc bien. Pas de pet au casque ! Mieux, j'en avais enfin fini avec tous les examens que j'eus à faire suite à mon avc de fin janvier. Ouf ! Le premier de ces examens fut une échographie du foie. La spécialiste qui l'a réalisée n'a rien trouvé d'anormal. Ensuite l'angiologue, une grande dame très gentille regarda si j'avais les artères bouchées. Seul un endroit pose problème et elle eut la gentillesse de me montrer sur l'écran cet endroit à demi bouché où le sang passe mais pas de façon aussi fluide qu'il faudrait. Précédemment, le cardiologue avait déjà repéré ça. Lui, c'est un petit mec pas sympa que je ne recommanderai à personne. Après m'avoir examiné durant une vingtaine de minutes, il m'avait dit de me rhabiller, filant aussitôt à son bureau pour donner les résultats au dictaphone. La seule chose que je compris au milieu de ses termes techniques fut "sevrage tabagique indispensable". Ce qu'il me confirma ensuite sèchement, comme si j'étais un pestiféré : "bon, vous avez entendu ? Vous arrêtez de fumer". J'ai acquiescé du chef, attendant des encouragements ou des conseils qui ne vinrent pas. Mais le pompon ce fut quand il me lança : "il y a un endroit avec une plaque de cholestérol et si elle se détache et qu'elle monte au cerveau, vous ferez un avc mais alors autrement plus grave que celui que vous avez fait". Bravo pour la diplomatie. Il n'avait pas niqué la veille ou quoi ? L'angiologue, elle, prit son temps pour tout m'expliquer en détails, me conseillant de pratiquer une activité physique à raison d'une demi-heure par jour. Ma toubib m'ayant déjà recommandé ça, j'avais répondu que je marchais une vingtaine de minutes par jour. Le 23 mars, j'avais eu droit à des électrodes enregistrant les réactions de mon coeur pendant 24 heures et deux jours après c'est tout un harnachement que j'avais du garder pendant une nuit. La secrétaire nous avait montré comment installer le barda et, juste avant que j'aille au lit, on avait mis son cours en pratique. Il nous avait fallu dix bonnes minutes pour installer le tout et si Thaly n'avait pas été là, je crois que je serai encore en train de le mettre car ce n'est vraiment pas évident si on est tout seul. Le pire, ce fut les capteurs dans le nez. Afin qu'ils tiennent parfaitement, Thaly avait plaqué les tuyaux contre mes joues à l'aide de sparadrap. Va dormir normalement avec un truc pareil... Je m'étais toutefois endormi relativement vite et au réveil je fus bien content de me débarrasser de tout ça. Entre-temps, Thaly était allée faire sa mammographie. Elle était inquiète, ne sachant pas vraiment si ça fait mal et redoutant un mauvais diagnostic. Finalement elle n'eut pas mal, même si elle trouva ça plutôt désagréable et, surtout, le diagnostic fut bon, la rassurant vu qu'elle s'était déjà mis des idées noires en tête. Avec la chance qu'on a... Voila où nous en sommes, elle et moi : on s'aime, on prend nos médicaments, on se soutient mutuellement, on parle à nos chats et on garde le moral. Mais il serait quand même grand temps que Thaly puisse avoir (enfin) un traitement adapté à sa maladie.