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Le journal de Jipé
2 décembre 2012

Le chemin aux cailloux

Si l'automne a paré les forêts de ses belles teintes, il n'en est pas de même sur ce chemin où les buissons et les arbustes dépouillés de leurs parures estivales donnent à cet endroit un air lunaire. Morne paysage que le soleil tente d'éclairer de timide façon. Seulement voila, c'est le chemin aux cailloux. Un chemin cher à Yoann car lorsque je l'y emmène promener, il sait qu'il pourra s'en donner à coeur joie en lançant des cailloux dans l'eau.

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Nous n'y étions pas revenus depuis un sacré moment et pourtant Yoyo se souvenait de la direction à prendre. Une fois sur place, il a aussitôt filé, me forçant à accélerer, faisant craquer les branches sèches sous mes pas jusqu'à ce qu'il trouve des cailloux. C'est encore l'automne mais cette aprème là avait des aspects d'hiver. Déjà. Quand il ramassait un caillou, Yoann, tout fier, me le montrait avant de continuer sa quête de cailloux, totalement dans son petit monde où tant de choses restent à découvrir et tant de jeux sont à faire.

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Nous sommes arrivés au bord de l'eau. Je lui impose toujours une limite à ne pas dépasser. On n'est jamais trop prudent. De là, il prend plaisir à jeter ses cailloux. Tous n'atteignent pas l'eau car parfois il en prend des gros. Mais quand il y a le "gloup" du caillou entrant dans l'eau, ça lui plaît. Il se marre et regarde les ronds qui se forment à la surface de l'eau. Alors il cherche d'autres cailloux et revient pour les lancer. "T'as froid, Yoyo ?" Il me répond non. Il ramasse d'autres cailloux, les lance, s'obstine à en prendre un tout gros et s'amuse, sourit, exulte non sans me dire de temps à autre "attends, Papy !" Alors j'attends. Pas un problème. Je regarde ce bout d'chou s'amuser, tellement fier d'être son Papy. En voila un qui fait fondre le rocker rebelle qui râle toujours et encore contre les injustices de la société et la connerie de notre ère moderne, Avec Yoyo, c'est un souffle de fraîcheur et de pureté qui souffle et cette belle innocence fait un bien fou. 

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Une bonne demie-heure que nous sommes là et je décide qu'il vaut mieux rentrer. Après tout fait pas si chaud ! Bien sûr Yoyo n'est pas d'accord. "Attends, Papy..." Je m'en doutais. Il commence à avoir de bonnes joues rouges. Je touche ses mains, ça peut aller : il n'est pas gelé. Faut dire qu'il bouge beaucoup. Je lui laisse un bonus de cinq minutes.

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Au retour, il continue de ramasser des cailloux que je lui laisse lancer dans l'eau un peu plus loin, juste avant que l'on ne bifurque en direction des maisons. C'est là qu'il trouve une bûche proche d'un rocher. Puis une autre. Et il me dit alors : "Papy, je fais de la musique". Et le voila qui tape en rythme sur le rocher, à la manière des Tambours du Bronx. Je réalise alors que les bûches ont été partiellement brûlées, probablement un soir d'été par de jeunes gars s'étant rassemblés là avec quelques filles à séduire et ces canettes de Red Bull qui donnent des ailes. Yoann a les mains toutes noires mais il aura bien joué et j'aurais dansé sur les portées de sa partition parfaitement exécutée. "Oh la la, Yoyo, faudra laver les mains à la maison" lui dis-je. Ca le motive, ça. Il aime l'eau et adore jouer avec le savon qui s'échappe malicieusement de ses petites mains. Justement je prends sa petite main dans la mienne et on prend le chemin du retour, heureux.

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