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Le journal de Jipé
13 octobre 2012

Le rock de mes tendres années (épisode 2 - Deep Purple)

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C'est avec "Black night" que j'ai connu Deep Purple. A cette époque là, je retrouvais mes potes du quartier devant la vitrine du coiffeur du coin. On avait des mange-disques qui nous permettaient d'écouter les 45 tours. Un mange-disques c'était un électrophone portable, un boîtier avec une fente dans laquelle on insérait le disque. Chacun ramenait ses nouveautés. Parmi elles ce "Black night" phénoménal. Et chacun devisait gaiement, donnant son opinion et quand l'un de nous ramenait un tout nouveau disque, c'était l'évènement. J'avais par exemple fait sensation en étant le premier à amener "Oh ma jolie Sarah" de Johnny. Et j'étais sérieusement monté dans l'estime de la pin-up du quartier, très fan de l'idole des jeunes. C'est pourtant en cette année 1971 que j'ai commencé à privilégier les albums et je me suis donc offert "Fireball" lorsqu'il est sorti dans le commerce. Chouette 33 tours à la pochette cosmique contenant de vraies merveilles comme "Fireball", titre éponyme à l'intro fantastique et au rythme très rapide mais aussi le sublime "Demon's eye". Le play-boy du quartier qui venait de perdre l'amour de la pin-up citée plus haut et que tout le monde prenait pour un expert en rock, me dit alors : "m'ouais, tu vois, Deep Purple c'est devenu trop commercial." C'était le terme, ça, dans la bande : commercial. Et donc négligeable. Ca m'agaçait prodigieusement qu'il ait osé lancer ça car dans cet album il y avait des titres plus complexes que ceux qui sortaient en 45 tours. D'autre part, Deep Purple était un de ces groupes (comme il y en eut tant dans les 70's) qui innovait constamment et qui était techniquement au point.

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Arriva alors dans le commerce l'album parfait : "Machine head". Cet album là où tous les titres sont excellents amena le groupe au sommet de sa gloire. Il me faut citer, surtout, le génial "Highway star" qui est l'un des titres que j'ai le plus écouté dans ma vie mais aussi le célèbre "Smoke on the water", bien sûr. La musique de ce groupe était cataloguée hard-rock mais il y avait bien plus que ça dans leurs compositions. Ian Gillan et ses camarades savaient aussi jouer le blues (When a blind man cries) ou créer des climats où le tempo, enfiévré, excitant, montait crescendo, souvent amené par l'orgue de Jon Lord comme c'est le cas sur le fabuleux "Lazy" ou le rapide "Speed king" figurant sur l'album "In rock". Justement, cet album "In rock" sorti en 1970 (avant Fireball donc) et représentant les musiciens sculptés dans la roche du Mont Rushmore (comme les présidents des States) avait lancé la carrière de Deep Purple mais il faut bien dire qu'ici, en France, c'est "Machine head" qui sacra définitivement le groupe au printemps 1972 ainsi que l'album live "Made in Japan" qui enfonça majestueusement le clou.

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Il y eut ensuite "Who do we think we are" inférieur à "Machine head" (mais comment dépasser pareil album ?) puis commença la valse des musiciens, Ian Gillan (chant, harmonica) et Ritchie Blackmore (guitariste prodigieux) s'accrochant souvent. Un chouïa déçu par "Who do we think we are" mais surtout par les départs de Ian Gillan et Roger Glover, je faisais grise mine. J'avais tellement aimé ce groupe dans sa formation si créatrice ! Or, la direction prise par la nouvelle formation ne m'enthousiasma pas, ce n'était plus vraiment du Deep Purple et après l'album "Come taste the band" totalement différent, j'ai décroché, suivant certes encore l'actualité du groupe mais n'achetant plus leurs disques. J'avais trop aimé "Highway star", "Demon's eye" et autres "Space truckin'" pour pouvoir apprécier ces nouvelles compositions déroutantes. Puis tant d'autres groupes arrivaient ! Mais qu'est-ce que j'ai pu aimer le Deep Purple des années 70 à 73 ! Et j'écoute encore assez souvent ces disques là.

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Bien plus tard, j'ai vu le groupe dans la composition suivante : Gillan au chant, Jon Lord à l'orgue, Roger Glover à la basse, Ian Paice derrière les fûts et Steve Morse à la place de Blackmore. Ce fut un très bon concert entamé avec "Fireball" magistralement joué et où Steve Morse fit étalage de tout son talent, prouvant qu'il n'avait vraiment rien à envier à Blackmore dont les caprices et les comportements bizarres auront écoeuré au fil du temps tous ses accompagnateurs. Je pense qu'avec la venue de Steve Morse, Deep Purple a retrouvé un vrai second souffle et certains albums sortis depuis (notamment "Perpendicular" et "Bananas") méritent des éloges. Le 16 juillet dernier décédait Jon Lord qui avait annoncé son départ du groupe en 2002 et qui fut remplacé aux claviers par Don Airey. Si bien qu'à l'heure actuelle, le batteur Ian Paice est le dernier survivant de la première mouture du groupe créé en 1968.

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