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Le journal de Jipé
17 septembre 2016

Médoc 2016 : épisode 4, du malaise de Thaly au retour chez nous

Au beau milieu du mariage, je n'aurais jamais imaginé avoir à écrire ce genre d'article. Mais les faits sont là, hélas, et je vais donc relater du mieux possible ce qui s'est passé.

Heureusement que le gars m'avait aidé à retenir Thaly qui, inconsciente, était à présent couchée sur le sol. Il s'avérait que le gars en question est pompier bénévole et je ne le remercierai jamais assez d'avoir effectué les premiers gestes car j'étais totalement paumé, dépassé. Il glissa quelque chose (je ne saurai dire quoi, j'étais trop angoissé) sous la tête de ma belle, la fit se tourner sur le côté puis lui demanda si elle savait où on était. Elle répondit "non". Son papounet vint lui caresser la joue en disant : "c'est moi, Thaly, c'est ton papa". Elle le regarda, hébétée et bredouilla : "mais c'est pas mon papa". En des instants pareils, tu flippes grave et j'ai eu la trouille de ma vie. Quelqu'un posa une couverture sur ma femme. J'expliquai alors que celle-ci souffre d'une leucodystrophie qui n'entre dans aucune catégorie connue, qu'elle n'a par conséquent aucun traitement adapté et que sa neurologue (avec laquelle je me suis déjà accroché) se contentait de lui dire qu'elle devait vivre avec. Le gars était outré. Il m'expliqua qu'un neurologue, au lieu de sortir de pareilles inepties se devait de trouver une solution. Il demanda ensuite aux gens de s'écarter afin que Thaly ait de l'air puis lui et un autre type se concertèrent et décidèrent d'appeler les pompiers. Thaly revenait doucement à elle et le pompier bénévole répéta sa question : "Nathalie, tu sais où on est ?" Elle répondit "oui, au mariage de ma soeur". Elle reprenait enfin ses esprits et on l'installa sur une chaise. 

Les pompiers arrivèrent, prirent la tension, posèrent des questions et emmenèrent Thaly dans leur camion où ils l'allongèrent. Ils se montrèrent très sympas et rassurants tout au long du trajet. A nouveau lucide, ma belle discutait avec eux. C'est à la clinique de Bordeaux-Nord qu'ils nous amenèrent. Le personnel soignant fit s'allonger Thaly dans un box et prit sa tension. Celle-ci était redevenue normale. Puis un membre du personnel, très calme, très sympa lui fit un électrocardiogramme qui s'avéra bon. Au bout d'une heure, une aide-soignante vint pour une prise de sang. Je comptais le nombre de tubes qu'elle utilisa ; il y en eut sept. Et la longue attente commença. Entre-temps, Corinne m'avait demandé des nouvelles par texto et je l'avais informé de la situation. Puis Patricia s'était manifestée à son tour, disant qu'Eric nous chercherait à 7 h du matin. Le gars très gentil m'amena une chaise. Les minutes passèrent, puis les heures. Je luttais contre le sommeil, surveillant ma petite fée et jetant de temps à autre un regard à la pendule suspendue au-dessus de l'entrée du bloc. A quatre heures trente, une aide-soignante arriva. Je la hélai pour demander ce que ça donnait et elle me répondit : "on a eu les résultats de la prise de sang, un médecin va venir". Et le temps continua de s'écouler. Je vis le gars sympa finir son service et je regardai l'heure : 6 h. Au début les Urgences méritent leur nom mais ensuite ça devient les Attentes. Pendant que le médecin dort, ses subalternes font tout le boulot puis les patients poireautent. A 8 h du matin, il était clair (et somme toute logique) que personne ne nous chercherait et nous attendions toujours que le médecin daigne venir. Thaly avait dormi par instants tandis que je luttais sur ma chaise pour ne pas somnoler. Je pensais à ma pauvre Thaly allongée à côté de moi mais aussi à son sac à main et à l'appreil-photo posés au sol. J'étais pareil à la personne qui demeure assise en discothèque et qui dit "non je n' danse pas, je garde le sac de ma copine".

A 8 h15, Thaly et moi prîmes d'un commun accord la décision de nous casser. A peine étions-nous dehors, dans la fraîcheur du matin, qu'un infirmier nous rattrapait. Enfin on s'intéressait à nous ! "Mais qu'est-ce que vous faites ?" Je me suis retourné. J'étais en colère, j'étais naze, j'étais rebelle et pour rien au monde je n'aurais fait-demi-tour. Je sais, nous n'étions pas sérieux mais on en avait ras la casquette. J'ai répondu : "on s'en va". L'infirmier rétorqua qu'on ne pouvait pas partir comme ça. Je lui ai alors dit gentiment qu'on attendait depuis 4 bonnes heures que le médecin consente à venir, qu'on en avait marre. Mais avant de partir comme des princes, nous lui avons demandé où se trouvait la station de tram la plus proche. Il nous indiqua le chemin et on le prit. On était là comme deux zombies ayant atterri par mégarde dans un film romantique, moi ne connaissant pas du tout Bordeaux et Thaly ignorant tout de Bordeaux-Nord. Mon objectif était le suivant : rejoindre la gare Saint-Jean d'où on prendrait le train pour Moulis. Thaly avait retrouvé tous ses esprits mais avait un peu mal aux jambes. On fit donc une pause en cours de chemin puis, une fois arrivés à la station de tram, on demanda à deux dames quel était le tram pour St-Jean. "C'est celui-ci" nous répondirent-elles. On patienta une douzaine de minutes. Avec sa légère robe de soirée, Thaly grelottait sous les assauts d'un vent matinal sournois. Une fois à la gare, on prit deux billets direction Moulis. Par chance, un train partait 25 minutes plus tard. Restait à savoir sur quel quai aller et après une attente de cinq minutes, le tableau des horaires se mit à jour. Notre train figurait sur la troisième ligne. Le premier affichage indiqua le quai 4, le second le quai 3 et pour le nôtre un A s'afficha. "C'est quoi, ça, A ?" me suis-je exclamé. J'ai regardé alentour. Un jeune homme consultait son smartphone. Je me dis qu'il avait une tête d'expert en énigmes SNCF et, effectivement, il put nous renseigner. 

Une fois dans le train, Thaly envoya un texto à la douce Manon pour l'avertir de notre arrivée en gare de Moulis à 10 h10. Et là j'ai craqué ; je me suis endormi. Arrivés à Moulis, on poireauta cinq minutes à la sortie de la gare, à deux pas du parc où, la veille, les mariés et les invités avaient posé pour de jolies photos. Eric arriva au volant de sa fourgonnette et nous amena à Avensan, chez Patricia et Bertrand. Tandis que Thaly racontait la nuit passée aux Urgences, Patricia proposa que l'on prenne le petit déjeuner. Petit à petit, les invités qui avaient campé sur la pelouse s'éveillaient. Brusquement une masse musculaire me grimpa dessus. C'était Jafar, le boxer de nos hôtes qui venait me lécher la figure. 

Le repas de midi aurait lieu à la salle des fêtes avec les invités qui étaient restés là. Si bien qu'on était encore un bon paquet à passer à table après le sacro-saint apéro. Une fois le repas terminé, certains retirèrent les nappes et plièrent les tables. Tout alla très vite. Je pris un large balai afin de nettoyer le sol et je fus bientôt aidé par Meg et Didier, ex-mari de Patricia resté en bons termes avec celle-ci et s'entendant fort bien avec Bertrand. En une heure à peine, la vaste salle était nickel. Décidément très attentionné, Jeremy ramena Megges, Kevyn et Manon et quand Thaly dit au revoir à ses enfants le moment fut très émouvant. Je n'ai plus pris de photos ce jour là, j'étais un peu à l'Ouest... ce qui explique que cet article, contrairement aux précédents, contienne peu de photos. A 19 h, on regagna le domicile des mariés. Outre ceux-ci et nous, il ne restait à présent que Philippe, Françoise et une amie se prénommant également Patricia. Je suis allé jouer avec Jafar. Agé de deux ans, ce brave toutou est encore tout fou et il prit plaisir à chercher la balle que je lui lançais. Cette baballe verte, il l'a éclatée depuis longtemps mais il semble l'adorer. Je me suis alors accroupi face à lui et il s'est précipité sur moi pour me léchouiller avec enthousiasme, me renversant carrément.

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Durant le repas, Bertrand et Philippe, véritable pince-sans-rire, se lancèrent des vannes avant que la discussion ne bascule sur Johnny. Philippe et moi venions de nous trouver un point commun, au grand dam du "jeune marié" qui, au bout d'un moment, en eut marre que l'on ne cesse de parler de l'idole des jeunes. Mais moi, quand on me branche zique, je ne m'arrête pas comme ça. Alors on a évoqué Téléphone, Goldman, Eddy Mitchell et Patricia en profita pour mettre de la musique. Au moment du fromage, Jafar est venu chez moi quémander un morceau de camembert. C'est peu après minuit qu'enfin nous sommes allés nous coucher. Il s'agissait de se lever à 4 h30 du matin et là, Bertrand assura. Il se leva sans problème mais avec une extinction de voix. Il avait tant parlé, crié et chanté ces deux derniers jours ! On se relaya à la salle de bain et ce fut le départ pour Mérignac. Ca roulait bien et on se fit de gros bisous à l'aéroport. Notre aventure girondine prenait fin. Hormis le malaise de Thaly, on en garde d'excellents souvenirs.

Totalement en manque de sommeil, on s'endormit dans l'avion, lequel se posa à 8 h15 à Entzheim. Si Carole nous avait amenés à l'aller, c'est Brigitte qui nous attendait au retour. Elle avait préparé une thermos de café et acheté des croissants et des petits pains au chocolat. Et c'est avec un immense plaisir qu'on retrouva nos trois chatounets dont Carole s'était occupé consciencieusement durant notre séjour dans le 33. Il ne nous reste à présent que les photos et nos souvenirs.

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