Bon esprit chez Christelle et Marc

A un mois près, ça faisait trois ans que je n'avais pas vu Marc. Il m'avait téléphoné en février pour prendre de mes nouvelles et avait dit qu'il nous inviterait. Aussi allions-nous chez lui, en ce samedi 1er août sous un ciel couvert. Ca fait une bonne trotte car depuis l'époque du Cyclone, il s'est exilé dans le Nord de l'Alsace avec sa douce Christelle. Il avait eu la bonne idée d'inviter également Brigitte et René. Une fois arrivés, Marco nous a fait visiter son home sweet home tandis que Christelle s'affairait à préparer encore certains amuse-gueules. C'est tout beau chez eux ! Marc a construit une bien belle maison qu'ils ont aménagé avec goût. Dans la foulée, Marco a construit un abri à Hector, son chat, afin que depuis le salon il puisse se retrouver dehors en passant par la fenêtre, accédant ainsi à une sorte de grande et haute cabane grillagée. Marc tient à son chat offert par Christelle, il ne veut pas qu'il s'aventure dehors. Il aime les animaux et est même aux p'tits soins pour un hérisson qui squatte souvent près de chez eux.

On prit l'apéro sur la terrasse. Malgré le ciel menaçant par instants, faisait bon, 23° environ. Marco nous raconta ses déboires avec son patron puis sa décision de monter sa propre entreprise. Après des débuts difficiles, les commandes affluent depuis un mois et demi et je suis content pour lui car ce bon gars est un battant qui a eu bien du courage en se lançant dans cette difficile aventure. Les conversations fusaient, les sujets variaient et la bonne humeur était au rencard. René nous confia qu'il n'était toujours pas allé en Hongrie mais qu'il ne désespérait pas de s'y rendre encore cette année. Pour le barbecue, Christelle et Marco avaient bien fait les choses : de la saucisse en veux-tu en voila, de la merguez à gogo, des brochettes, du taboulé, de la salade grecque, des escalopes, que sais-je encore.  Louis, le fiston de Marc et Christelle, vint à table à ce moment là. Lui, il est comme son père : un fou de rock. Faut dire que Marc y est pour beaucoup ; il y a toujours de la bonne zique dans la maison ou en voiture.

Au dessert, René et Marc se remémorèrent le temps où ils couraient ensemble. Et Marco de narrer qu'un soir où il faisait son jogging en forêt, la nuit était vite tombée et il avait carrément sprinté pour rentrer, craignant de voir apparaître la Dame Blanche ou un quelconque esprit. Lui ne craint pas la bagarre, par exemple, mais les choses surnaturelles le font flipper. C'est alors que René lui certifia qu'il avait des esprits chez lui. Vous auriez vu Thaly ! Oh jusqu'alors elle ne s'était pas ennuyée et avait bien ri mais là, avec l'évocation d'un tel sujet, elle se montra passionnée. Et René de préciser qu'il avait vu des ombres noires passer devant sa chambre. Bref, le débat s'intensifia et Marc, bien que flippant, voulut en savoir plus. Et le "hongrois" de nous donner davantage de détails fort troublants. Parfois ça nous foutait des frissons mais parfois on se marrait, même que Christelle eut à plusieurs reprises de grands éclats de rire. Il me fallut aller aux toilettes et Brigitte me dit alors : "fais gaffe, pas que la Dame Blanche vienne te tenir la quéquette". Et à ce moment là, en me levant, j'ai trébuché, m'étant pris le pied dans celui de la chaise, ce qui fit bien rire tout le monde. C'est sur ce sujet glauque que l'on termina la soirée et on réalisa soudain qu'il faisait frisquet. Il était près d'une heure du matin. Le temps avait passé si vite ! Nous repartîmes sur l'autoroute que la nuit avait drapé de son sombre manteau, tout heureux de cette excellente soirée. Qu'est-ce que ces soirées entre potes font du bien !