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Le journal de Jipé
6 février 2015

Je reviens de loin

J'ai eu du bol, un bol fou ! J'ai fait, sans même m'en rendre compte, un AVC. Je me devais d'en parler ici, une fois retrouvé l'usage de mon bras gauche. De toute façon, depuis, j'y pense constamment, à un point tel que j'ai réduit ma consommation de clopes et aussi de café.

C'est le samedi 31 janvier au soir, alors qu'on était tranquillement devant la télé, que j'ai soudain senti mon bras s'engourdir. Je l'ai dit à Thaly qui a demandé : "t'as des fourmis ?" J'ai songé que ça devait être un truc comme ça, que j'avais sûrement le bras mal positionné mais le lendemain au réveil, en plus du bras gauche engourdi, la jambe gauche l'était aussi. Je me suis levé... pour me recoucher vingt minutes après tant je me sentais fatigué. Inquiète, Thaly a voulu appeler le Samu mais j'ai râlé : "non, je n'veux pas me retrouver à l'hôpital." L'après-midi, comme j'étais toujours aussi "out", mon amour est venue avec moi au lit et on s'est serrés tout fort. Toujours aussi inquiète, Thaly éclata en sanglots, disant "j'en ai marre ! On n'a que des misères." Devant faire une prise de sang prescrite par ma toubib, j'ai dit à Thaly : "demain matin, j'irai au labo faire ma prise de sang puis je prendrais rendez-vous chez la toubib." Le lendemain matin, alors que d'épais flocons de neige tombaient, ma douce petite femme m'emmena au labo. Aurais-je pu conduire ? Je n'en étais pas sûr du tout. Une fois rentré, je me suis recouché, je me sentais si fatigué. Nathalie prit alors rendez-vous pour moi chez le médecin mais elle appela aussi Carole, laquelle allait justement consulter sa toubib qui est aussi la mienne. Elle confia à celle-ci ce que Thaly lui avait dit et la toubib lui expliqua que j'avais tous les symptomes d'un AVC, ce dont Carole se doutait déjà.

0b

C'est en pleurs que ma fille me téléphona, me suppliant d'aller aux Urgences. Je compris enfin que ma vie était en danger. Une demi-heure plus tard, Carole était chez nous et nous allâmes tous les trois aux Urgences de Hautepierre. On me prit la tension et Carole ouvrit de grands yeux : "Papa, t'as 20 de tension, j'ai jamais vu ça !" On me pria de retourner à l'accueil pour ouvrir un dossier puis je dus prendre place en salle d'attente. On vint me chercher au bout de trois quarts d'heure qui me parurent une éternité. Un interne me fit alors prendre place sur un long brancard afin de me faire maints tests de contrôle. Puis une infirmière arriva pour une prise de sang avant de me laisser sous perfusion. Ce qui m'embêtait le plus, c'était d'avoir laissé mon portable dans le sac à main de Thaly. Quelle cloche je suis parfois ! J'aurais pu les tenir au courant de la situation. Au bout de trois heures, agacée de ne pas avoir de nouvelles, Carole insista lourdement pour qu'elle et Thaly puissent venir me voir. On ne devrait pas appeler ça les Urgences mais les Attentes. On lui répondit "ok mais une personne à la fois". Ca me fit du bien de voir le visage d'ange de mon bébé. Elle avait les larmes aux yeux et partit au bout de dix minutes afin que Thaly puisse à son tour venir me voir. A peine était-elle là qu'un brancardier vint me chercher pour m'emmener passer un scanner. "Vous pouvez venir avec, Madame" dit-il et ma pauvre Thaly dut marcher vite (elle qui n'est pas en forme olympique) pour suivre le brancardier qui slalomait d'un couloir à un autre. Une fois le scanner effectué, on me dit : "on aura les résultats dans trente minutes." J'ai regardé l'horloge : il était 23 h30.

Thaly partit rejoindre Carole qui poireautait dans la salle d'attente proche de l'entrée où la télé était programmée sur Arte. Un SDF transi de froid vint se réfugier là. Il se mit à une table, prit un café et sortit de sa besace une tablette de chocolat Crunch. Il en prit un morceau qu'il trempa dans le café. A cet instant là, une séquence érotique passa sur Arte et il demeura scotché, les yeux rivés sur la télé, son Crunch se ramolissant dans son gobelet de café. Thaly le remarqua, poussa Carole du coude et les deux rirent sous cape. Je fus content que Carole soit venue avec nous. C'est un amour, cette petite ! Toujours là pour nous ! A 1 heure du matin, après qu'on m'ait encore une fois pris la tension, le docteur vint enfin m'annoncer que les résultats du scanner étaient bons et il utilisa un terme médico-barbare pour m'expliquer ce qui, selon lui, s'était passé. En résumé, j'avais fait un AVC sans même m'en rendre compte. Il m'annonça ensuite que je pouvais rentrer. Moi j'étais trop content mais Carole fut choquée que je ne sois pas gardé en observation pour le restant de la nuit. Le lendemain, ma toubib fut elle aussi outrée qu'on ne m'ait pas gardé et surveillé. Elle me fit à son tour maints tests, constatant que mon bras gauche était encore mal en point. Elle me prescrit de nouveaux médicaments : un pour faire baisser lentement mais sûrement la tension, l'autre pour fluidifier le sang afin que pareille mésaventure ne m'arrive plus. Je vais également devoir faire plusieurs examens. J'ai depuis retrouvé l'usage de mon bras gauche. Pour la jambe, ce fut plus long mais là aussi tout est rentré dans l'ordre et je me dis que je reviens de loin. 

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