Les 70 années de Johnny

Faut quand même que j'avoue combien j'étais sceptique quant au concert des 70 ans de Johnny Hallyday, pile-poil le 15 juin. Eh bien j'ai été agréablement surpris, même si j'aurais aimé entendre davantage de rock. Seulement voila, à présent respecté de tous (alors qu'il fut si décrié) Johnny se doit  de proposer des shows où le rock n' roll partage l'affiche avec des chansons que l'on peut qualifier de variété. Il est devenu une légende vivante que tout le monde veut voir en live, en vrai. Je l'ai vu en concert à trois reprises, au temps de sa vraie splendeur, quand il était encore sauvage, indiscipliné, rock ! Alors oui, il a assuré en ce 15 juin, offrant aux spectateurs un show grand public séduisant avec ses gros tubes tels La musique que j'aime, L'envie, Que je t'aime et autres Gabrielle. Pourtant je ne vais illustrer cet article qu'avec des photos d'antan, d'une époque où l'idole des jeunes était totalement rock, dans l'attitude sur scène mais aussi dans la vie.

J'ai grandi au rythme de ses chansons, j'ai aimé ses tubes mais aussi ses chansons moins connues, celles qui jamais ne figureront sur un best of, celles que le grand public ne connait même pas. Johnny c'était sacré et ça l'est toujours. Ce qui me révolte, c'est cette presse people envahissante, ce monde de dingue où les photos circulent vite, maudits clichés de paparazzi qui font du tort en nous montrant les artistes dans la rue en tenu banale, à la plage avec un semblant de bidou, etc... Par le passé, quand il n'y avait pas tout ça, nous n'avions que les disques, les concerts et des revues comme Salut les Copains pour avoir des nouvelles de Johnny et ça nous suffisait. Faut dire aussi qu'il y avait plein de bonnes chansons, du dynamisme, de la création, d'excellentes innovations musicales. Bref, la musique était bonne ! Je voudrais encore du rêve mais ce n'est plus possible. Tout va si vite, tout est à présent calibré, programmé, calculé, étudié. J'aimais la part de mystère qui enveloppait Johnny, en faisant un mythe mais au fil du temps maintes choses ont changé la donne. Il y eut "l'effet Yvan Cassar", celui qui noie le rock sous d'étouffantes nappes de violons, ankolysant les morceaux de l'idole des jeunes. Il y eut aussi une régression en studio, Johnny s'entourant (sur les conseils de qui ?) de mièvres compositeurs comme M... pour n'en citer qu'un. 

    

Pour des millions de personnes, Johnny est un dieu vivant. C'est lui qui a imposé le rock n' roll en France.  Il foutait la pétoche à ma mère. Rien que ça c'était rock n'roll. "Il crie trop", disait-elle. Ca m'amusait, je le défendais. Il inquiétait les parents avec ses blousons de cuir et enthousiasmait les jeunes. C'était l'époque bénie de Salut les copains, il y avait tout à faire, tout à créer et Johnny le fit à un rythme epoustouflant avec Elle est terrible, O Carole, Quand revient la nuit, Les monts près du ciel, La génération perdue, etc... Je pourrais citer maints tubes mais tout le monde les connait, ces Noir c'est noir, Le pénitencier et autres Excuse-moi partenaire. Il est de toute façon impossible de tout évoquer, ça prendrait mille pages. Et si j'adore cette époque ô combien sympa du début des sixties, c'est la période 1969-1976 qui me paraît être la meilleure, celle où il fut le plus à fond dans l'esprit rock pur et dur. Comment ne pas citer le délirant "Voyage au pays des vivants" ? C'était du rock n' roll sans concession, à mille lieues de "L'attente", morceau mollasson qui n'amène rien au répertoire de l'idole.

  

Comment ne pas se souvenir du phénoménal concert de 1969 au Palais des Sports où il boxait ? Comment ne pas s'extasier à l'écoute de "Je suis né dans la rue", "Flagrant délit", "L'autre moitié", "Oh ma jolie Sarah", "Joue pas de rock 'n' roll pour moi", "Dégage", "Que j'aie tort ou raison" ou cette fulgurante reprise de Creedence qu'il intitula "Fils de personne" ? D'aucuns diront que ce fut une période noire tant elle fut frappée du sceau drogues, sexe et rock n'roll mais qu'est-ce qu'elle fut intense, magique, envoûtante, emplie de rébellion et Johnny était alors aussi fort que les Stones au niveau paroles et énergie. Puis quel autre artiste, dans une carrière, a pu connaître une parenthèse aussi forte, aussi déroutante ? Johnny s'est toujours relevé de tout. On a dit qu'il suivait les modes. En ces temps là, ce n'était pas comme aujourd'hui où les nouvelles vont vite. Il connaissait les modes aux States ou en Angleterre et les suivait. Certes. Mais bien avant qu'elles n'arrivent en France. Quand il chanta "San Francisco" en chemise hippy, c'est tout juste si l'on avait entendu parler du mouvement hippy fleurissant aux Etats-Unis. Il faut bien remettre les choses dans leur contexte et se dire qu'avant le Net et autres modernités, les nouvelles allaient bien moins vite d'un pays à l'autre.

   

70 années ont passé depuis que Johnny a poussé son tout premier cri. Et il est toujours là ! Et si ses derniers albums ne m'enthousiasment pas, il est indéniable que sur scène il en impose encore. A pareil âge, chapeau ! A croire qu'il est indestructible ! Alors même s'il a encore laissé le Père Cassar transformer de belles chansons en symphonie pâteuse, il a livré un fort bon concert. Et puis... Et puis, oh oui, parlons-en, il y a eu ce show donné la même nuit dans une petite salle du quartier de son enfance. Et là, pour ce second concert, ce fut le rocker qui, une heure durant, rendit hommage au rock and roll avec de purs joyaux comme Rock n'roll man, La terre promise, 37è étage, Le bon vieux temps du rock n'roll, Be bop a lula et deux titres extraits de l'album comprenant Voyage au pays des vivants : Reclamations et... Voyage au pays des vivants. Le vrai Johnny, celui que j'aime tant, était bel et bien de retour !

Comments

[nono_et_coco]

bonjour mon ami Daddy,merci de ton passage sur notre blog et de tes gentil commentaires,on est fan de jojo oui comme tu dis il a super assuré pour ces 70 ans trés belles photos de notre johnny que tu a mis ,on la regarder a la télé ,il est toujours en pleine forme notre jojo ,bisous amitiés nono et coco